Maison du futur
Une maison du futur de presque vingt ans en aluminium et en bois
Type : logement individuel / construction
Nom du bâtiment : La Maison du Futur, programme « Champ Paveau »
Localisation : Reims-Tinqueux (51)
Surface : 100 m² utiles
Architecte : Eric Lenoir
Maître d'ouvrage : l'Effort Rémois
Tout de bois et d'aluminium brut, de l'extérieur, la Maison du Futur ne ressemble pas à une maison ordinaire. Conçue en 1987 par l'architecte Eric Lenoir dans le cadre d'un concours d'architecture, elle ne semble pourtant pas aujourd'hui avoir pris une ride. Le but était à l'époque de proposer des habitations individuelles « modernes» s'inscrivant dans le temps. Près de vingt ans plus tard, la Maison du Futur, à Reims-Tinqueux est toujours là. Et elle a même eu la chance d'accueillir quelques petites sœurs, notamment à Gruyères dans les Ardennes.
A chaque époque ses modes et ses terminologies. Aujourd'hui on parle de construction obéissant aux cibles de la démarche HQE®, mais au moment de l'édification de la Maison du futur, c'était le terme « bioclimatique » qui était utilisé pour évoquer une construction respectueuse de l'environnement. En privilégiant le bois et l'aluminium, l'architecte a fait preuve avant l'heure d'une solide conscience écologique. Pas de concept de « chantier à faible nuisance » et de tri des déchets lors de la construction de la Maison en 1987, mais déjà à ce moment là une logique encore actuelle du « zéro déchet ». L'ossature de la Maison a été réalisée en bois et les cloisons en aluminium. A chaque fois, les deux matériaux ont été commandés à la longueur. Cela a permis de limiter au maximum les déchets de chantier. Les baies vitrées ont été orientées de manière à favoriser l'utilisation de la lumière naturelle et de garantir une gestion raisonnée de la consommation d'énergie électrique. A noter que si un jour la Maison venait à être déconstruite, les structures aluminium se montreraient particulièrement faciles à démonter.
Les façades de la Maison du Futur sont constituées de tôle ondulée d'aluminium brut. Le matériau a également servi pour élaborer la couverture cintrée, les vêtures et les bacs de couverture. L'architecte a privilégié cette solution car il cherchait un matériau qui conserve sa pérennité quelques soient les conditions climatiques. A l'air libre, l'aluminium brut développe naturellement une couche d'oxyde protectrice. Ainsi, même utilisé dans cet état, le matériau conserve des propriétés avantageuses : insensible à l'humidité, à la lumière, au soleil et aux variations de température, il constitue également un très bon isolant à l'air et au vent. L'aluminium possède également une grande résistance à la corrosion. Cela permet son emploi dans tous les types d'atmosphère.
Selon le concepteur du projet, la tôle ondulée n'emporte pas forcément l'adhésion de tous. L'enjeu du concours était de réaliser une Maison du Futur avec des matériaux modernes, il a donc décidé de privilégier l'originalité. L'aluminium, matériau de création, lui permettait toutes les audaces, à l'image du toit courbé de la maison. En l'utilisant, il a ainsi disposé d'une grande liberté dans les formes des structures aluminium. Chaque partie a été façonnée directement par l'aluminier. Au de là de l'originalité, l'architecte a également recherché les filières de production de matériaux les moins polluantes. En effet, si nombre d'entre eux doivent subir d'importantes transformations avant de pouvoir être utilisés sur le chantier, tel n'est pas le cas de l'aluminium qui, de surcroît, est indéfiniment recyclable.
